Faux départ!!

Matinée du dimanche 7 mars. Un mélange d’excitation et de tristesse flotte dans l’air calme de Bonnefontaine. Le grand jour est enfin arrivé! N’y tenant plus, vers 11 heures, on se lance et on prend la route après des adieux émus avec la famille. Pendant les premiers kilomètres, on peine à réaliser que, ça y est, c’est parti.

Une dernière photo avec les parents de Philippe avant de se mettre en route

On roule normalement jusqu’au Grand-Saint-Bernard. Mais tout à coup, alors qu’on est presque arrivés à l’entrée du tunnel, le moteur commence à taper, il perd de la puissance. On se dit que la montée a été rude, que ça passera une fois en-haut.

From « Louise on the road » to… « Louise on the bord de la route »

On franchit le tunnel tant bien que mal, tendus et passant la douane en pilote automatique tellement on est concentrés sur le moteur. On commence à redescendre dans la vallée qui mène à Aoste. Ça ne s’améliore pas vraiment. On s’arrête à une station-service. Une fumée noire sort du moteur. On lui donne un peu d’huile. On se pose un coup, ça semble irréel. On repart pour quelques kilomètres avant de s’arrêter de nouveau. Il faut bien se rendre à l’évidence : impossible de continuer comme ça, alors qu’il nous reste bien plus de 1000 kilomètres à parcourir en 20 heures pour rallier Brindisi. On ne comprend pas, on s’énerve, on pleure et on finit par appeler le service de dépannage. Une dépanneuse nous trouve et charge Louise. Elles passeront la nuit à Aoste, les camions n’ayant pas le droit d’emprunter le tunnel frontalier le dimanche (apparemment, c’est une loi suisse…) . On hésite à rester en Italie mais on choisit de rentrer et de faire rapatrier le bus le lendemain pour le faire réparer en Suisse. Le dépanneur devient alors chauffeur de taxi et nous dépose à Bourg-Saint-Pierre en fin d’après-midi. On a un sac à dos avec nos papiers, nos valeurs et un slip… Entre-temps, Valentine a averti son frère, qui a proposé de venir nous chercher. On réalise peu à peu qu’on ne prendra pas le ferry comme prévu le lendemain !

 

Hospitalité providentielle à Saint-Maurice

Voir Baptiste débarquer avec son sourire mi-compatissant mi-gentiment-moqueur nous redonne un petit coup de boost. Il nous rassure et nous assure qu’on peut rester chez eux le temps qu’il faudra. La soirée passe, on est abasourdis et saoûlés. Le réveil à Epinassey (Saint-Maurice) le lendemain matin est tout aussi improbable. Il ne reste plus qu’à attendre. Attendre que Louise soit amenée dans un garage à Orsières, attendre de savoir ce qu’il se passe (on l’avait mise au garage il y a quelques semaines pourtant !), attendre de voir si on maintient le plan ou si on n’a plus de maison…

Après l’attente, le verdict

Alors on s’occupe comme on peut : promenade dans Saint-Maurice et parties de Nintendo Switch. Idem le lendemain. On va voir le garagiste pour discuter. Il est optimiste. Au retour, on s’arrête à la Fondation Gianadda de Martigny et on monte à La Bâtiaz. Une première pour nous deux. Ca va aller, Louise va être réparée. Philippe a un bon feeling avec le garagiste, par chance qui connaît bien les vieux véhicules. Il devrait avoir tout réglé le mercredi. Le souci viendrait des sondes de température. Elles ne fonctionnaient plus bien, ne donnant plus l’ordre au moteur de se refroidir comme il faut. Il y a aussi deux ou trois autres choses qui « péclotent », alors il s’en occupe. Enfin, Philippe a fait une bêtise en installant l’échappement du chauffage sous le plancher. Il l’a coincé entre deux tubes de refroidissement, imaginant que ça ne chaufferait pas trop. Ça n’a pas eu d’influence à ce stade mais selon le garagiste, on aurait été embêté avec ça plus tard…

Deuxième tentative

Le mercredi midi, on peut donc aller récupérer notre VW. Montée en train jusqu’à Orsières. La tension est là quand même. On s’est les deux pris une bonne claque, Valou flippe encore plus que Philou que ce genre de soucis ne se représente par la suite. Le garagiste nous fait un résumé. Il pense avoir trouvé ce qui clochait, mais ne garantit pas à 100% qu’on n’aura pas d’autres problèmes. On repart à la fois contents mais dans l’appréhension. Une nuit aux Îles à Sion, le temps de refaire un test PCR. On a racheté des tickets de ferry entre temps, et opté pour un départ depuis Ancone. La route sera ainsi moins longue, la traversée en bateau par contre passe de 8 à 20 heures. La vallée d’Aoste ne nous inspire plus rien, on décide que la deuxième tentative se fera par le Simplon. Le jeudi après-midi, après avoir arpenté 1-2 routes de montagne pour se persuader que ça va aller, on se lance. Le chemin jusqu’au col finit par se faire. Louise ne râle pas et obéit sans broncher. On franchit le col, puis la douane italienne et on passe une nuit sur une aire d’autoroute en Italie (on a le « droit » d’être en transit pendant 36 heures). Le vendredi, arrivée soulagée à Ancône, où on embarque sur un ferry plein à craquer de camions.

Philou occupe le temps en Suisse comme il peut…
Avant d’embarquer pour le ferry

« Tout arrive pour une raison »

Voilà pour ce départ bien loin de ce qu’on avait imaginé. Maintenant que le voyage a bel et bien commencé, on relativise. « Tout arrive pour une raison », comme on dit souvent. Cette histoire nous a permis de tomber sur un super garagiste qui a bien remis Louise d’aplomb. De revoir Tiphaine, la chérie de mon frère, à qui on n’avait pas dit au revoir. De manger encore une fondue J  Ca nous a permis aussi de nous arrêter à Bologne voir en vitesse notre cher Manu, alors qu’on ne l’avait pas prévu à la base… Je pense qu’on a aussi compris qu’il va falloir ménager notre monture, en prendre soin plus attentivement qu’avant (c’est vrai qu’en bientôt 4 ans qu’on roule avec, on a peut-être négligé certains aspects mécaniques). Louise est solide, mais elle n’est plus toute jeune. Ne pas rouler trop vite, faire des pauses, contrôler le moteur : justement le rythme de vie qu’on veut adopter et le bus sera apparemment là pour nous le rappeler !

On est donc plutôt requinqués malgré 20 heures de ferry avec des routiers grecs en training qui fument surtout là où c’est interdit (le plus souvent à l’intérieur, c’est plus fun) !

 

2 commentaires sur « Faux départ!! »

  1. Vous me faites bien rire, c’est ça apprendre à être patients et ne plus avoir de timing (à part quand on a un ferry à prendre). Difficile de se dire que rien ne presse, qu’on peut remettre à demain ce qu’on a pas fait aujourd’hui. Courage, bonne chance, et … wer weiss für was das gut ist 😉

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  2. C’est tellement cooool !!! enfin, le blog hein, pas la vieille histoire du faux départ haha. Mais effectivement je crois que rien n’arrive par hasard, que Louise sera votre Maître Yoda pour toute la route et vous rappellera de ralentir au sens propre comme au figuré. Trop d’émotions!!! des becs les copinettes

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