On est certes toujours sur pause à gardienner la villa, mais c’est des bords de la piscine qu’on a quand même choisi de détailler notre quotidien dans Louise.
La salle de bains: une brosse à dents, un déo, une brosse à cheveux, du savon, un peu de pommade de temps en temps, du papier toilette, et le tour est joué! On range tout ça dans le pouf derrière le siège passager, histoire de toujours avoir ces affaires à portée de mains. Valentine ne s’est plus maquillée depuis passé 3 mois, elle a même eu la flemme de sortir ses pinceaux « rangés tout dessous » pour son anniversaire. On a quand même par contre fait l’acquisition d’un miroir, histoire que Philippe arrête de se couper en se rasant dans le rétroviseur…Pour la douche (qui a été quotidienne jusqu’à maintenant à de rares exceptions près…), plusieurs techniques se sont alternées: lavette-baquet, douche de plage, petite tête dans la rivière, sans oublier la géniale douche chauffante de Philou les bons tuyaux. Le « bazooka », comme on l’appelle, nous a valu 2-3 douches presque trop chaudes après une belle journée où l’eau avait bien pu chauffer dans le tube. Elle nous a aussi valu quelques moments cocasses les fois où, parquéEs très légèrement en pente, l’eau ne daignait pas sortir (sauf que ça, on s’en est renduEs compte une fois à poil à côté du bus…)Les 35 litres d’eau nous suffisent amplement pour quatre lavages, voire plus si on sait qu’il faut économiser.
Côté toilettes, la pelle fièrement fixée sur le coffre est devenue notre meilleure amie, que l’on dégaine quand on s’arrête à quelque part pour une nuit ou plus! Enfin, quand il est possible de creuser un trou (endroits sablonneux). Si le terrain est trop dur, creuser un trou revient à déplacer des cailloux, ce qui fonctionne pas mal au final. Gros débat depuis le début du périple: faut-il ramasser le papier ou le laisser sur place? Dans les deux camps, les arguments vont bon train (dégradation rapide et goutte d’eau dans le désert VS composants chimiques et pollution visuelle). Admettons donc que 50% de notre consommation de PQ finit dans une poubelle…

La cuisine : toujours au chapitre de l’eau, on s’en sort pas mal avec le jerricane de 20l et les quelques gourdes. Il faut remplir tous les 2 jours environ. C’est une habitude à prendre: penser à repérer les fontaines, robinets et autres tuyaux quand on roule ou qu’on se promène. On a toujours pu boire l’eau qu’on trouvait sauf une fois. On groupe les vaisselles par souci d’économie. C’est plutôt satisfaisant de voir qu’on peut s’en sortir avec au fond « si peu » de litres, et fou de voir comme c’est un point central quand l’approvisionnement n’est pas garanti…Pour cuisiner, on a un réchaud avec 2 plaques relié à une bombonne de 2,75 kg et un petit réchaud sur une petite bombonne. On a pas mal galéré à trouver un endroit où remplir la grande bouteille, mais ça sera très différent d’un pays à l’autre. Et ça nous a forcéEs à faire preuve d’imagination pour varier les recettes à cuisiner sur un seul feu! Le frigo fonctionne du feu de Dieu, alimenté uniquement au solaire. Il faut juste gérer les quantités, mais il est franchement bien assez grand !Dans les armoires, c’est un peu Tetris et Jenga à la fois, mais on optimise de plus en plus et quand l’unE des deux a trouvé la meilleure façon de ranger le placard du bas, l’autre se fait un plaisir de tout déplacer, persuadéE que les bocaux allongés iront tellement mieux dans l’armoire du milieu…Après des petits soucis d’ouverture intempestive des tiroirs, on a remplacé les verrous. « Ça fait un peu maison d’enfermement mais au moins, on sera tranquilles », a concédé l’ingénieur en charge du projet.

Le séjour : malgré le peu de place, on a trouvé plusieurs aménagements possibles, comprenez en rentrant la table ou non, en tournant le siège passager ou non. Petit à petit, on réarrange l’espace et on élimine encore des choses. Même si quasi toute notre vie tient là-dedans, on a constaté que 10 paires de pompes par tête de pipe (toutes saisons confondues), c’était encore trop…On a amplement de quoi s’éclairer et charger tout ce qu’on doit charger. On a même dépanné un type à la plage une fois, qui est venu se brancher chez nous. Le lanterneau (surnommé Philippe en référence à un conseiller national morginois) posé avant le départ nous plaît beaucoup. Il laissait entrer trop de lumière le matin, on l’a donc peint en noir.
La buanderie : plus ça va, plus on se dit qu’on faisait trop la lessive avant! On s’en sort aisément avec une lessive tous les 25 jours. Il faut dire que, comme les chaussures, on a trop pris de vêtements. Force est de constater qu’on porte souvent les mêmes, pas par obligation, mais bien parce que ce sont ceux qu’on préfère. A côté de ça, le nettoyage des sous-vêtements à la main en même temps que la douche s’est imposé comme LA solution. À ce jour, aucune remarque désobligeante sur notre allure ou notre odeur n’est à déplorer. Pourvu que ça dure tout l’été!
Le jardin: on y pose les 2 fidèles chaises et la table, et parfois même le hamac. On passe le plus clair du temps à l’extérieur, dès le réveil, d’où cette mine hâlée qu’on a rarement eue si dorée… plus sérieusement, on range quand même tout le matos tous les soirs, histoire de ne pas être accuséEs de camper sauvagement et en plus en s’étalant. Ça évite aussi aux bestioles de venir tester le mobilier en pleine nuit…

Et pendant ce temps-là à Bonnefontaine, Suzanne et Pascal tentent tant bien que mal de tracer notre itinéraire grâce à un tout nouveau logiciel de réalité virtuelle une bonne vieille ficelle en laine et une carte de l’Europe. Breaking news: on connaît plus ou moins la date de notre sortie de la Grèce direction la Turquie. À suivre!