99 red balloons !

En plein coeur de la Turquie et on s’éclate! Cet endroit sur la côte, Cilari, nous a vraiment plu. On y est restéEs 3 nuits. Et on a constaté que ce voyage nous permet de vivre plusieurs retours.

Retour en enfance d’abord puisqu’on a grillé des mashmallows sur des feux qui sortent naturellement de la montagne grâce à des échappements de gaz à Yanartas. On a aussi fait des toupies dans la mer et du snorkling, comme quand on était gosses (enfin, surtout Valentine). Ça faisait tellement longtemps, et ça nous a fait trop de bien de revivre intensément des bons souvenirs.

Retour à la nature, avec le fait de passer le plus clair de notre temps à l’extérieur, d’être en contact permanent avec les éléments, de se doucher et d’aller aux toilettes en plein air (souvent avec une jolie vue en plus), de vivre au gré du vent, du froid et du chaud. Là, à la belle saison, on rigole. Mais on a l’impression de bien s’être habituéE et d’aimer ça. On notera au passage qu’on n’a pas eu un seul pépin de santé depuis le début, quasiment pas le moindre mal de tête, ni de ventre. A peine quelques piqûres de moustiques…

Retour à la vie, enfin. C’était une des grandes ambitions du périple et ça prend du temps, mais on s’accroche. On commence à y arriver, on dirait. Ralentir, prendre le temps et se sentir vivantE.

Bye bye la côte

Après cette dernière étape de bord de mer, on a quitté la côte en direction de Konya. Encore une grande et grosse bourgade qui dépasse le million d’habitantEs. C’est une ville au passé très riche et qui a notamment été le berceau du soufisme (courant de l’Islam). On a donc visité les sites immanquables le temps d’une après-midi. Le lendemain, cap sur un lac salé (en turc : Tuz Golu), où on a passé la journée dans une ambiance un peu mortelle de jour férié avant LA destination dont on se réjouissait tant dans ce pays, j’ai nommé la Cappadoce.

Ça fait une semaine aujourd’hui qu’on découvre cette région. Elle est tellement belle, magique et mystérieuse, mais souffre à la fois des affres du tourisme de masse. On passe ainsi par des moments joyeux où on s’extasie face aux paysages et par des moments où l’on rouspète parce qu’on se prend toute la poussière d’un énième groupe de quads. Les journées commencent à 5 heures si on veut observer le vol des montgolfières qui a normalement lieu à peu près en même temps que le lever du soleil. Les ballons qui survolent les vallées et leurs formations géologiques attirent les foules chaque matin. Tout le monde converge aux premières lueurs vers des sortes de promontoires où certaines personnes (comme nous et celles et ceux qui dorment sous tente) ont même déjà passé la nuit. On sent l’excitation monter, en même temps que l’appréhension car on ne sait à ce stade pas encore si « ça volera » ou pas. Il faut en effet que certaines conditions atmosphériques soient réunies pour que « ça décolle ». En quatre réveils très matinaux, on a ainsi fait deux fois chou blanc… Mais les jours où « ça vole », le spectacle vaut vraiment la peine. On a varié les promontoires depuis lesquels observer tout ça. La trajectoire des ballons a l’air de changer à chaque fois, tout comme l’endroit desquels ils décollent puis atterrissent. Certains sont passés vraiment proche de nous, pour survoler au plus près les vallées qu’on surplombait nous-mêmes depuis notre spot. On croise à chaque fois des dizaines de couples en habits de mariage avec 3 photographes qui leur tournent autour et leur font prendre la pose dans ce décor. Et on essaie de calculer à quelle heure ils ont dû se réveiller, ces tourtereaux, pour en plus être tout pimponnés, alors qu’on a encore le poil en bataille et le pyjama sous la polaire. A peine les ballons posés, les voitures s’encolonnent dans l’autre sens pour redescendre des miradors. On lance alors la deuxième tournée de café. Le reste de la journée s’organise ensuite entre randonnées (il y en a tout un tas), visite des habitations troglodytes (des églises et encore des églises), de villes souterraines, de la dizaine de villages qui composent la région, pause dans des « bouis-bouis » comme on les aime pour manger des gözleme (très mal traduits par turkish pancakes, mais avouons qu’on n’a pas trouvé mieux comme comparaison), redémarrage un peu compliqué ensuite pour cause de coup de barre et de chaleur. Les paysages varient passablement dans un rayon d’une dizaine de kilomètres.

Il y avait beaucoup de gens les premiers jours en raison de Bayram, qui semble être une fête d’importance. Depuis, ça va un peu mieux. Et si on soupire encore une fois à cause du tourisme de masse, c’est parce que la Cappadoce est véritablement impressionnante sur le plan géologique mais aussi historique. Il y a des églises (chrétiennes à l’époque des Byzantins!) dont les fresques sont encore bien conservées mais fragiles. Et bien elles ont purement et simplement été taguées. Et puis au lieu de « juste » randonner et admirer les montgolfières, les touristes peuvent aussi et surtout faire du quad, aller en voiture partout, louer des mini-voitures électriques, louer des voitures vintage pour se prendre en photos dedans, opter pour un tour guidé en jeep, visiter le coin dans un bus londonien à deux étages, faire des tours en chameau et à cheval. Ils doivent aussi payer pour marcher (si si, il faut payer pour aller se balader dans une vallée ou monter admirer la vue au sommet d’un village) et on trouve des déchets relativement partout. Les visites se font bien souvent au pas de charge, histoire de voir le plus de choses en le moins de temps possible. On se pousse pour faire des photos, des photos, des selfies et encore des selfies dans des tenues tout à fait appropriées pour un endroit comme celui-ci. Et hop, on se dépêche de balancer immédiatement le tout sur les réseaux. Et tant pis si on n’a pas vraiment profité de la vue, ni juste pris le temps d’être là. Il y a un truc qui nous fait marrer par contre : c’est de voir le nombre de personnes tous gabarits confondus qu’on peut faire entrer dans une voiture turque. C’est pas rare de voir 3 générations d’une famille sortir d’une petite voiture qui frotte quasiment par terre. Ça au moins, c’est écolo…

Bref ! ChacunE son truc, nous en tout cas, on se l’est plutôt jouée « séjour long » sur ce coup-là, limitant le nombre d’activités quotidiennes, faisant des jours de pause et repoussant plusieurs fois la date du départ. Il faut dire qu’on a aussi rencontré un couple de copains/-ines français/-ses, Audrey et Tim, qui sont fort sympathiques et avec qui on fait un peu durer les soirées… On a randonné avec eux avant de les quitter quelques jours puis de les retrouver. On installe nos deux bus côte à côte, nos deux tables côte à côte, et c’est parti ! On mélange la vaisselle, on troque du papier toilette contre du pain et si vous aimeriez utiliser votre grande cafetière, on peut la mettre sur notre gaz !

Le week-end dernier, on a aussi fêté notre premier anniversaire de mariage. On s’était arrangéEs pour être en Cappadoce à cette occasion et on n’a pas regretté ce timing!

Retournement de situation

Et puis niveau itinéraire, on a dû revoir un peu les plans. Alors qu’on pensait continuer vers l’est, on s’est finalement raviséEs à cause de l’état de Louise. Son moteur va certes plutôt bien, mais il reste du chemin jusque là où on prévoyait d’aller. Pas moins de 1’000 kilomètres entre la Cappadoce et la région du Mont Ararat, par exemple. Et cette fichue boîte à vitesses rafistolée nous chicane un peu. En se renseignant, on a réalisé que l’importation, l’achat, la vente de véhicules, tout est très compliquée pour les étrangers/-ères en Turquie. On craint quand même que le bus ait de nouveau des soucis qu’on ne puisse pas réparer et que ce soit la mouize ensuite… Et on a l’espoir aussi de pouvoir changer la boîte à vitesses en Grèce, où on a vu tellement de T3, alors qu’ici, le modèle est trop ancien, selon les garagistes.

Donc on n’ira pas plus à l’est. Mais on prendra quand même le temps de faire le nord, le long de la mer Noire. La suite reste à déterminer, il sera probablement question des Balkans. Sachant que plus on se rapprochera de l’UE, moins ce sera embêtant de trouver une solution en cas de souci mécanique, voire de fin de vie de notre « camion », comme diraient nos amiEs du moment.

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