Parc national de Mavrovo (Macédoine du Nord) et troisième arrêt forcé au stand (Albanie)

Toujours en Macédoine, on a passé cinq jours à l’ouest, dans le parc national de Mavrovo. C’est le plus grand du pays, il est connu pour sa nature verdoyante, ses ours et ses bouquetins et sa station de sports d’hiver.

Première nuit là-bas au bord du lac artificiel du même nom. C’était très chouette, à un détail près : les déchets ! On ne s’habitue décidément pas à voir des décharges à ciel ouvert. Après la Grèce et la Turquie, ça nous a semblé être aussi un sérieux problème dans ce pays. On a été d’autant plus choquéEs qu’on pensait que l’étiquette « parc national » garantirait un semblant de préservation…Que pouic ! On a découvert des kilos et des kilos de détritus bien dégueu au pied d’arbres dans lesquels vivent des écureuils… Philippe, valeureux, a enfilé ses gants de travail à chaque endroit où on s’est poséEs. Impossible de tout déblayer, mais au moins histoire de ne pas s’encoubler sur des paquets de chips en décomposition, des briques de verres ou des serviettes humides. « L’avantage, c’est que tu trouves toujours un sac sur place pour ramasser la m**** », conclut-il. Il y a peu de poubelles sur les espaces de pic-nic mais pas mal de containers au bord de la route. Sauf que ceux-ci débordent partout, donnant vraiment l’impression de ne pas avoir été vidés depuis des semaines.
Gros moment gênant quand on a mentionné ça au personnel du centre d’information du parc. On est repartiEs sans davantage d’explications et sans trop l’impression qu’il y ait une volonté et de faire bouger les choses et/ou de lutter là-contre…

La quatrième tentative fut la bonne !

Un peu attristéEs par tout ça, on s’est dit que de jolies randos nous remettraient du baume au cœur. Et bien il aura fallu quatre tentatives macédoniennes (en comptant l’échec météo du Pellister) pour arriver à boucler un itinéraire tel que prévu. L’ascension du Mont Korab (2’764 m, point culminant à cheval sur la NMK et l’Albanie, ) ne s’est pas faite en raison de la route d’accès au point de départ. Le chemin était trop longuement cahoteux pour Louise. En remplacement de cette sortie, on en a choisi une autre sur la carte pédestre achetée au centre d’infos. Sauf qu’on a tellement galéré à trouver notre chemin qu’on s’est raviséEs après une heure et quelques. Le retour s’est fait en pestant très fort contre les gestionnaires de ce parc qui sont décidément aussi inutiles qu’un test covid à une douane balkanique ! Petit à petit, on a remarqué des panneaux présentant des projets soit de développement de sentiers pédestres justement, soit pour lutter contre le littering. Tous ont reçu le soutien de pays de l’UE ou aussi de la Suisse. Mais on dirait vraiment que plein de choses ont été lancées, amorcées, entamées voilà quelques années, sans aucun suivi. Au final, plus les jours passaient, plus on a eu l’impression de visiter un parc presque à l’abandon. Anecdote comique : alors qu’on avançait tranquillement sur une route qui longeait une splendide rivière, on a quand même croisé au milieu de nulle part un type à torse nu qui marchait sur le bas-côté en poussant…une valise à roulettes. Voilà voilà.


Mais revenons à la dernière balade, qui aura été la plus belle et nous aura permis de repartir avec des jolies images dans la tête. La dernière marche, donc, aura finalement fonctionné de A à Z. On a d’abord crapahuté jusqu’à un village de montagne pittoresque, Galichnik, habité uniquement l’été. Ensuite, on a poussé jusqu’à un petit sommet au-dessus, qui offrait une très belle vue sur les montagnes alentour et sur un plateau. Le tout en croisant deux chamois et plein de serpents.

Une dernière bière bue illégalement sur une terrasse, on visite un monastère orthodoxe incroyablement bien conservé et on quitte le parc. Le plan de passer par Skopje puis le Kosovo pour rejoindre le Monténégro est remplacé par un transit via l’Albanie, puisqu’on en est en fait très proches. Après s’être débattuEs avec des imprévus covid pour la xème fois, et avoir innové en se faisant tester avec une prise de sang (dont le résultat ne nous aura pas vraiment été demandé à la frontière) (la tête de Philou valait le détour au moment où il a compris qu’on allait lui planter une aiguille dans le bras alors qu’il s’attendait à un cutips dans le nez!!), on rejoint l’Albanie.

Du raclette valaisan sur une plage albanaise

On roule sous la pluie et on rejoint en quelques heures le nord de l’Albanie. On se fait une petite nuit dans la ville à consonnance asiatique de Shengjin, histoire de quand même s’arrêter et parce qu’on a le temps. Le hasard ayant bien fait les choses, il nous a conduitEs sur la même plage qu’un couple valaisan. Un Sierrois installé quelques kilomètres plus loin viendra aussi nous saluer. Tout ça a fini en apéro canadien le soir, avec au menu du vin italien, puis du vin macédonien et du fromage à racleeeeeeeette ! Trop bon et trop sympa de croiser ces gens. Il y a tout à coup plein de voyageurs et voyageuses, et une pliée de camping-cars et de vans un peu partout.

Le lendemain, on redémarre, pensant arriver moins de deux heures plus tard au Monténégro, qui est à quelques dizaines de kilomètres de là. Mais juste avant la frontière (à croire vraiment que Louise ne les aime pas, ces fichues frontières !), la boîte à vitesses recommence à faire des siennes. Un vrai remake de la Turquie : impossible de passer la cinquième, puis les autres et plein de bruits aussi désagréables qu’inquiétants. ArrêtéEs littéralement DEVANT la douane, on va donc chercher de l’aide vers les clients d’un food-truck. Les dimanches ne nous porteront décidément jamais chance !

On a eu plus de chance par contre en tombant sur deux mécano, un papa et son fils, minutieux et passionnés. Ils ont passé des heures à résoudre le problème et nous, on a flippé pendant trois jours. La boîte avait de nouveau lâché et on se retrouvait face à la même difficulté turque, voire l’impossibilité de dégoter des pièces de rechange.

Alors qu’on commençait déjà à organiser le rapatriement de Louise avec l’assurance, les deux hommes sont finalement allés jusqu’à Tirana chez des spécialistes qui ont réparé la fameuse boîte. Pendant ce temps-là, on a monté le campement dans la cour de leur garage, attirant l’attention de toujours plus de voisinEs qui nous ont tour à tour apporté des provisions, envoyé leurs gamins pour jouer et regardé bizarrement en nous parlant en albanais. Deux jours assisEs sur une chaise de camping, à ne rien faire sauf squatter le wifi du bar un peu plus loin. A ne rien faire sauf retourner la chose dans tous les sens, imaginer plein de scénarios puis les laisser tomber, se dire qu’on lirait bien un peu mais que le livre est dans le bus qui est lui-même sur le lift dans l’atelier. Deux jours à regarder passer des dizaines de camping-cars par heure, qui filent vers le sud en quête d’été indien… On ne risque pas d’oublier le redémarrage victorieux de Louise à la nuit tombante, avec un attroupement de villageoisES autour quand on a été l’essayer, et certainEs qui retenaient leur souffle, applaudissaient presque et étaient aussi contentEs que nous de voir que ça marchait…Alban et Alberto nous ont étonnéEs par leur ténacité, leur réactivité, voire leur créativité. Ils nous ont fait rire avec leurs mimiques et leurs expressions italiennes (« ho chiamato mezzo Albania »), qui nous ont néanmoins bien serviEs pour communiquer ! On leur doit une fière chandelle !

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