La Baja California, comme un nouveau départ 

11 février, 8 heures à l’aéroport de Guadalajara. D’ici quelques heures, on embarquera pour La Paz en Basse-Californie, toujours au Mexique.

Pas enchantéEs de prendre l’avion pour un vol interne mais on a 900 km à parcourir et la Mer de Cortes à franchir. 

Se rendre à l’aéroport, enregister les bagages, on a vraiment l’impression de repartir en voyage. La « Baja », comme on l’appelle ici, on l’avait en ligne de mire depuis le début. Alors même si Valou soutenait que la côte Pacifique à la hauteur des états de Jalisco et du Michoacán, ça avait l’air super, Philou a tenu bon et on a maintenu le plan de base. Celui-ci consiste à louer une voiture pendant trois semaines pour roadtriper dans cette énorme péninsule de 1700 km de long. Les hébergements semblent sensiblement plus chers que sur le continent. Surgit alors l’idée de faire l’acquisition de matériel bon marché de camping (vu qu’on se trimballe des sacs de couchage désormais…) pour s’offrir un remake au rabais de vanlife.  

Arrivée à La Paz. Rouler, trouver un endroit pour passer la nuit, vivre sous tente et dans la voiture, assez vite on retrouve les bons vieux réflexes du van. 

Ça passe, ça, au camping du Bouveret?

En commençant à remonter la côte est, celle qui ne donne par sur l’océan ouvert, on découvre rapidement aussi qu’il existe en fait une vanlife tout à fait développée dans ce coin de pays. Il s’avère être une destination privilégiée de nombre d’EtatsunienNEs et CanadienNEs qui fuient leurs contrées glaciales pendant l’hiver. La plupart voyagent dans d’énormes campings-cars eux-même remorqués par d’énormes pick-ups (quoique l’inverse fonctionne aussi…). Ces maisons roulantes sont plus gigantesques que tout ce qu’on a jamais vu d’immense.

On se sent tout à coup clairement plus près des USA et on tend l’oreille en riant pour écouter cet accent à couper à la machette. Il faut dire que les occupantEs de ces RV (pour « recreational vehicles, prononcez « are vi ») sont bavardEs et viennent systématiquement nous saluer et échanger deux mots, partager un bon plan sur la région. En même temps, ils et elles n’ont un peu que ça à faire puisqu’apparemment, ils et elles restent plantéEs durant des semaines sur des plages où s’alignent des dizaines d’engins. Ou alors dans des « RV parks », l’équivalent des campings en Europe, qu’on teste aussi. 

T’as où le ranch?

Depuis La Paz, cap donc au nord. On définit l’itinéraire au gré des envies et des infos dénichées sur iOverlander (le Park4Night local). Les paysages dans leur ensemble sont à couper le souffle, des lignes droite désertiques sur de longs kilomètres avec des champs de cactus de chaque côté, une côte sinueuse, bourrée d’îles et coincée contre des montagnes brunes. On traverse de grandes étendues sans rien, puis tout à coup, une petite ville. C’est fou! 

Première étape, Loreto. C’est THE spot pour aller voir des baleines bleues qui descendent depuis les eaux du Canada pour se reproduire. On y est pile à la bonne période et on craque pour une excursion en bateau. S’approcher des plus gros mammifères de la planète au lever du jour, une expérience inoubliable qu’on partage avec un couple fringant de retraitéEs canadienNEs rencontréEs au camping. Loreto, c’est là qu’on ressort le maillot de bain. L’eau est plutôt fraîche mais on ne se démonte pas!

Camper dans une région désertique avec du matos bon marché, entre euphorie et désillusion

On monte encore pour arriver dans la somptueuse Bahía de Concepción. Les plages sont tellement belles qu’on tente la première nuit en « sauvage », nous deux minuscules à manger par terre vu qu’on n’a même pas de chaises au bout d’une alignée de campings-cars.

On est assez enthousiasméEs par la vie sous tente mais il faut avouer qu’on a sous-estimé le facteur météo. Les nuits sont fraîches, voire de plus en plus fraîches. Alors quand la sixième nuit, en plus de se réveiller à cause du froid, on constate que le matelas se dégonfle, on rend les armes. Les deux nuits suivantes se feront dans un lit en dur dont on appréciera le confort comme jamais!

Ancienne ville minière et mission jésuite

Ces deux nuits, on les passe à Santa Rosalía puis San Javier. La première est une ville à l’histoire incroyable. Elle a conservé des infrastructures, bâtiments et atmosphères de son passé minier. Des compagnies françaises et belges y sont venues extraire des minerais au 19ème siècle. Elles avaient notamment amené avec elles une église en métal encore en place aujourd’hui, qui fut en son temps exposée avec la Tour Eiffel à Paris (la Tour et cette église ayant le même architecte!). On déambule dans cette bourgade comme figée dans le temps, avec la sensation de se balader dans le quartier Western d’Europapark. 

Le lendemain, on s’enfonce un peu dans les terres pour rejoindre San Javier, une mission jésuite elle aussi encore dans son jus. C’est cool de voir autre chose que la côte et on en apprend davantage sur un autre pan important de l’histoire de la Baja. 

Arrêt suivant: San Carlos, sur la côte ouest cette fois-ci. Mais l’endroit est décevant si on ne prend pas un tour pour aller voir les baleines (ici par contre, ce sont les grises, plus petites, qu’on peut admirer). Une nuit en sauvage, avec le suspense de voir si le matelas va tenir le coup. On l’a inspecté auparavant, il n’a pas l’air troué. Le verdict est plus ou moins bon. Nous voilà donc paréEs pour les presque deux semaines encore en Baja. On fait la route à l’envers et on met le cap au sud de La Paz, pour chercher la chaleur de jour comme de nuit et les spots de surf! 

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