On a passé une semaine à Guanajuato, dont on nous avait vanté les mérites et les possibilités de randonnée.
On n’a pas été déçuEs, on a même prolongé d’une nuit. Cette ville se situe dans une cuvette, elle est la capitale de l’état du même nom. Son centre historique est très beau, avec ses rues pavés tout en pente, et ses bâtiments rouges et jaunes.
Sans trop savoir pourquoi, on y respire un air d’Espagne, peut–être à cause des places ombragées avec leurs bancs en fer forgé et leur stand de churros. Il existe un réseau souterrain complexe et ancien de tunnels routiers empruntés aussi par les piétonNEs, au grand damne de nos poumons.





Au programme, notre petite routine: balades, randos, repos à l’appart, profiter de cuisiner, de trouver une laverie. On apprécie aussi juste d’avoir un chez nous en dur et rien que pour nous. Comme de coutume, il faut planifier la suite et comme de coutume, on y consacre pas mal de temps. En raison entre autres de notre éternelle indécision.




On crapahute sur tous les monts alentour, on visite une ancienne mine d’or et d’argent ainsi que la maison qui a vu naître l’artiste-peintre Diego Rivera (le mari de Frida Kahlo). On écoute des concerts 100% féminins le 8 mars et on fait le plein de slogans pour l’égalité. Les revendications prennent une autre tournure, ici… On passe une après-midi dans un stade de base-ball pour voir un match d’un niveau tout à fait appréciable. On s’assied entre les familles habillées aux couleurs de leur équipe, et qui se goinfrent de junk food mexicaine. Le patriarche de la rangée d’en-dessous nous tend bière sur bière et on ne voit pas passer les manches, qui pourtant durent des plombes!


Depuis Guanajuato, on s’échappe une journée à San Miguel de Allende, bourgade du même accabit, très tournée vers l’art et le tourisme haut de gamme. On adore les « haciendas » imposantes qui, de l’extérieur, ne montrent rien mais qui renferment des patios splendides, aux arches hamonieuses bois/pierre. Dommage que les plus beaux endroits aient été rachetés par des hôtels luxe ou des chaînes de restauration rapide! Pendant ce temps, les femmes de la ville se retrouvent sur le trottoir à frire des petits beignets pour quelques pesos…





On s’essaie au Blablacar pour aller à San Miguel. Première tentative infructueuse à l’aller puisque notre chauffeur nous pose un lapin par message vocal le matin même. Le retour sera plus convaincant, malgré un chauffeur en retard pour cause de sortie de garage bloquée par d’autres véhicules. « Le concept est sans doute bon, mais ptetr que sa déclinaison mexicaine risque de nous réserver pas mal de surprises », réalise-t-on alors!
Changement de décor en arrivant dans l’état de Veracruz
Comme on est téméraires, on réserve un nouveau Blablacar. C’est plus rapide, pas besoin d’aller jusqu’à la centrale d’autobus, ça coûte moitié moins cher. Cette fois-ci, ça marche comme sur des roulettes pour la grosse journée de transit entre Guanajuato et Xalapa.
On passe par deux chauffeurs, avec un stop à Puebla. On a de nouveau sous-estimé les distances et le trajet nous prend la journée.
En arrivant de nuit à Xalapa, ça grimpe, il pleuvine, les rues sont trempes. Ô stupéfaction, on avait oublié ce que ça faisait, la pluie.
On se réveille le lendemain dans la brume, mais quand même avec la vue sur les collines luxuriantes autour de Xalapa. Tout ce vert, ces plantes, cette humidité, on est raviEs même si on ressent direct les réprecussions sur l’organisme de l’absence de soleil.
Journée caféinée!
Si on a cheminé jusqu’à Xalapa (prononcez ralapa, comme les jalapeños), c’est pour visiter les plantations de café, qui font la renommée de l’état de Veracruz dans lequel on se trouve désormais.
On attendait ce moment avec impatience et on a arrangé un tour dans une « finca » bio. Il faut y arriver par une route cabossée qu’on emprunte en taxi depuis le village de Coatepec.
La visite ne se passe pas vraiment comme prévu. On n’est que les 2 avec le très vieux propiétaire des lieux…et ses 14 chiens! On l’écoute perduEs au milieu d’une sorte de forêt vierge pentue. Le décor est à couper le souffle. Cliff, originaire de Philadelphia, nous explique plein de choses intéressantes mais se perd un peu et en a plus pour ses toutous, dont il raconte la vie en long en large et en travers. Il faut donc régulièrement lui rappeler que et pourquoi on est là. Le recadrer aussi quand il dérive sur ces fichus complotistes de la CIA dans un mélange d’espagnol et d’anglais. Mais on tient bon et on découvre malgré tout plein de choses plus ou moins liées au café, comme par exemples les arbres qui donnent les noix de macadamia.
Comme les graines ne sont pas torreifiées sur l’exploitation, la visite s’arrête après les étapes de fermentation-lavage-séchage. On s’invite alors directement sur la terrasse de Cliff pour qu’il daigne nous faire goûter un peu de son précieux nectar.




Après 3 heures à l’écouter parler de tout et de rien, on regagne le village célèbre pour ses plantations. Un peu sur notre faim, on dégote un « musée du café » où l’on peut finalement se renseigner sur la fin du processus de production et se prendre en photo avec des grains torreifiés. Très bonne expérience, qui fait grandement réfléchir sur la consommation occidentale de café et sur le loooong chemin de l’arbre à la tasse!

La seule autre journée à Xalapa se vit en k-way, entre averses et éclaircies. Musée anthropologique (encore un, mais il est le deuxième du pays après celui de la capitale), frichti comme on les aime au marché à base de poivron farci/pané, de banane farcie/frite et de galettes épaisses de maïs garnies de nopal. Un café, puis un autre pour s’abriter des averses. On parcourt le centre, moins joli qu’attendu. On se met ensuite en quête d’un salon de coiffure pour mettre de l’ordre sur nos têtes.
Prochaine étape: un festival folklo-musico-artisanal à 4 heures de bus au nord!