Sous le charme de l’Albanie

Faire l’Albanie en deux semaines, c’est ambitieux mais pas le choix, c’est le temps qui nous est imparti avant d’aller déposer Indiana pour l’hiver en Italie (et de continuer l’aventure sac au dos en Asie).

Depuis la Bosnie-Herzégovine, on traverse le Monténégro sans s’arrêter pour rejoindre le lac Shköder. On était passéEs en Albanie en vitesse en 2021. On avait surtout eu un énième souci mécanique qui nous avait bloquéEs dans le coin pendant quatre jours chez les garagistes Alban et Alberto. Comme nos plaquettes de frein arrivent justement au bout, on joint l’utile à l’agréable en allant les changer chez eux. Les retrouvailles sont sympathiques mais ces deux-là bossent dur alors une fois le travail fini, on s’en va. On pensait aller directement à la mer, se poser quelques jours en attendant la venue du frère de Philippe. Mais Alban a tellement insisté pour qu’on aille à la montagne, il avait déjà voulu nous convaincre l’an passé, qu’on finit par modifier les plans. Il faut dire que par ailleurs, la semaine s’annonce super clémente au niveau de la météo. 

On prend donc la route vers Theth, village relié au reste du monde par une route goudronnée depuis seulement deux ou trois ans. On dort au col, dans un décor splendide, plutôt que de redescendre directement dans la vallée. Les arbres sont toujours en train de changer de couleurs et on se trouve maintenant au nord-est du pays, dans ce qui est connu comme les Alpes albanaises ou dinariques. Les montagnes sont très belles. On redoute de se les peler cette nuit, mais pas de souci dans nos super sacs de couchage.

Le lendemain matin, on fait la rencontre d’un couple austriaco-allemand. IEls dorment dans leur voiture pour les vacances et ont, eux, eu froid pendant la nuit dans le fond de la vallée. Alors ils ont pris de la hauteur pour déjeuner au soleil. Nos routes se croisent. L’après-midi, on arrive à Theth même, sur un spot avec plein d’autres voyageurs/-euses, au bord d’une rivière à l’eau presque turquoise. On part marcher un petit peu, Valou ne pouvant toujours pas courir de marathon. 

Dans la soirée, on rencontre des EspagnolEs et des Allemands, avec qui on discute dans toutes les langues autour du feu jusque tard et malgré des températures inférieures à 10 degrés. 

Le lendemain, après une balade dans le village et un café dans le resto panoramique du col, on redescend vers la civilisation.

Deux nuits et un jour de farniente au bord de la mer avant d’aller chercher Damien à l’aéroport de Tirana. 

A trois vers le sud

Jolies retrouvailles à l’aéroport, puis on prend directement la route. On aimerait aller vers le sud et ses belles plages. Damien est venu avec sa tente pour la semaine. Il nous faut donc maintenant trouver des endroits qui lui conviennent aussi pour camper. A trois dans Indiana pour rouler, se poser, manger, ranger les affaires, ça passe juste juste et avec un peu d’organisation. Les retrouvailles font plaisir et on a de la chance de pouvoir se tenir beaucoup à l’extérieur. 

Philippe a prévu un programme soutenu pour la venue de son frère: plage, escalade dans un canyon au bord de la mer, visite de quelques monuments. On descend la côte presque jusqu’à la frontière grecque. La route est lente mais offre de splendides points de vue. On n’a malheureusement pas le temps de tout faire, de s’arrêter partout. Cette partie sud de l’Albanie n’a rien à voir avec les montagnes du nord! Là, c’est plutôt villages perchés, cyprès, criques et oliviers. On est surprisES par ce décor qui nous fait tellement penser à la Grèce. On fait des stops à Gjipe, Porto Palermo et Sarandë, où un énoooorme paquebot de croisières débarquent des groupes de touristes américainEs. A Porto Palermo, c’est lors de la visite spontanée d’un fort qu’on en apprend davantage sur les différentes périodes historiques: empire ottoman, occupation italienne puis communisme. Des prisonniers enfermés parce qu’ils ne payaient pas leurs impôts, puis exécutés s’ils ne déliaient toujours pas les cordons de la bourse. La mise à l’ombre des opposants politiques jusque dans les années 80: autant dire que ça ne rigolait pas trop!

Depuis la pointe sud, on remonte en traversant l’intérieur du pays. Un stop dans la petite ville de Girokaster nous permet de découvrir des maisons avec des toits en pierre très spéciaux. Sur notre spot à côté de la ville, on retombe par hasard sur le couple rencontré à Theth et avec qui on passe une chouette soirée autour du feu, même si il nous en coûte pas mal d’effort pour s’exprimer dans la langue de Goethe.

Après ça, Philou repère un autre site d’escalade et c’est toustes les 3 qu’on va faire grimpette à Petran, un super spot. 

Puis il faut déjà remonter. Dommage, on se plaît vraiment en Albanie. Les gens sont hyper gentils, parlent tous et bien l’anglais (car même si on adore entendre l’albanais, on ne pipe mot!), tout ça rend le voyage plutôt facile et agréable.

Dernière étape de la semaine avec Damien: Tirana. 
On y passera un après-midi et une soirée seulement alors pour se simplifier la tâche, on prend un « free walking tour », une visite guidée de la ville. On n’en a jamais fait et c’est assez convaincant. Ça permet d’apprendre plein de choses culturelles, historiques, sociales et de se laisser porter sans avoir besoin d’étudier la carte. Ultime soirée à trois entre cocktails colorés et fast food locale puis il faut déjà se dire au revoir. 

Damien reprend son avion, et nous on passe encore la journée à la plage de Dürres, où on doit prendre le ferry le soir même pour Bari, Italie. 

Les parents pour remplacer le frère

Pas le temps de traîner dans les Pouilles. À peine débarquéEs après une nuit en mer, on se met directement en route. 

Cette fois-ci, c’est au tour des parents de Philou de nous rejoindre pour une semaine dans le centre de l’Italie. On a réservé un appartement dans un village perdu au fond d’une vallée des Abruzzes. Une fois tout le monde arrivé à destination après un long trajet, on fête ça autour d’une fondue apportée par Pascal et Suzanne. Un repas qui a pour nous un petit goût de paradis, on se régale! Et on est, bien sûr, heureux/-se de les retrouver!

Les jours ensemble, on les passe à visiter la région, qui regorge de villages perchés et de très belles villes de taille moyenne. On fait une cure de pâtes, de gorgonzola, on galère à trouver une pizzeria ouverte, on fait des petites balades, on passe du temps à l’appart’ simplement à discuter, on redécouvre le jeu de l’oie, on va boire un vin chaud la veille de la Toussaint sur la très animée place du village. La place est pleine de monde, l’ambiance très sympa et les gens accueillants et assez ouverts.

Les bourgades se composent d’impressionnantes maisons en pierre et de ruelles étroites et pentues. Certains endroits sont plus animés que d’autres, plutôt désert. On est apparemment hors saison, chose qu’on n’a pas du tout anticipé, il faut dire que la météo n’est pas vraiment là pour nous le rappeler! 

Troquer le van contre le sac à dos

La semaine file, une fois encore. A peine les parents partis, une autre grande étape nous attend: déposer Indiana pour l’hiver et la bâcher pour trois mois. On a trouvé un endroit à 150 kilomètres environ de Rome, à Cassino. C’est une sorte de « parc Aventure », fermé jusqu’à la saison prochaine. D’autres véhicules, des bateaux de rafting sont rangés là. On tente de se persuader que c’est parfait, les responsables du lieu sont super gentils. Mais difficile d’être complètement sereinEs à l’idée de le laisser là pendant qu’on sera à l’autre bout du monde. Malgré tout, on sort et on prépare nos sacs à dos, on déconnecte les batteries, on vidange l’eau.

A l’année prochaine, Indiana, nous c’est entre l’Inde, le Népal et la Thaïlande qu’on passera la majeure partie de l’hiver!