Et oui, il aura fallu attendre d’être vraiment sur le départ pour raconter ce mois indien. Il faut dire qu’on n’a pas eu une minute… 😉
D’abord, l’atterrissage à Mumbai en pleine nuit. Rejoindre l’hôtel en Uber, ou comment se lancer des défis dès le début. Surtout quand l’application ne te laisse pas créer un compte à cause de la carte de crédit qui beugue. Bon, allons faire du change dans l’aéroport alors. Aah, on ne peut plus y re-entrer. Ok. Et dans l’intervalle, on découvre en fait que la réservation de l’hostel n’a pas fonctionné. Bon, ok bis. Mais ça va, il n’est que 3 heures et demie du matin, on est tout moites et il y a du monde et du bruit partout… Bref, tout rentre finalement dans l’ordre. En chemin, on remarque peu à peu qu’en fait, il y a plein de gens qui dorment dans la rue, sur le trottoir. Certains sont sûrement des sans-abris mais d’autres ont l’air de dormir devant leur échoppe ou près du camion qui les embarquera le lendemain matin pour aller travailler. On voit beaucoup d’hommes mais pas que. Et il y a vraiment beaucoup de personnes tout le long des trottoirs. Qui pioncent néanmoins comme des bienheureux/-ses. D’un autre côté, on n’a pas vraiment l’impression qu’il est 4h30 du matin vu le trafic et les gens déjà bien réveillés un peu partout. A la réception de notre petit hôtel par contre, tout le monde roupille à point fermés par terre, à côté du comptoir. C’est donc très désoléEs mais aussi nous-mêmes très fatiguéEs qu’on doit les réveiller. Cette fois, c’est sûr, les premières images de l’Inde dépaysantes qu’on voulait, on les a eues !
Petit choc donc dans ce qui doit être maintenant la plus grande ville du pays. On se retrouve dans une chambre minuscule qui donne sur une route bruyante, il fait chaud et humide. Mais en même temps, on a un lit et une douche, et ce serait malvenu de se plaindre après ce qu’on a aperçu depuis le taxi… On se tape un gros jetlag, on se rendort très fort. On sortira péniblement de cette léthargie en début d’après-midi pour aller explorer la ville.
On a deux demi-jours pour visiter quelques endroits, pour commencer immédiatement à profiter de la cuisine locale majoritairement « veg » et à s’imprégner du chaos organisé à l’indienne. Du monde, du monde du monde, au passage piétons, au marché, au pied des monuments, au bord de la mer. On découvre quelques beaux bâtiments coloniaux victoriens. Ils nous font penser à Poudlard, la neige en moins, la tiédeur de la fin de journée en plus. A la tombée de la nuit, il y a d’énormes chauves-souris qui volent au-dessus de nous et qui ont l’air de narguer les corbeaux.
Il en faut peu pour être en joie
Défi suivant : prendre le train jusqu’à Goa, où on doit retrouver la maman de Valentine pour un petit mois. Sur notre ticket, l’heure d’arrivée est indiquée à 17:10. Sur le site de la compagnie, c’est plutôt 19:30. On aura bien essayé de demander au guichet de la gare, mais notre interlocuteur semblait ne pas comprendre cette question bien farfelue. Ok, time is nothing, on va faire ça comme ça. Et pour donner rendez-vous à Christine, on calcule une moyenne entre les deux horaires…
Le trajet tient toutes ses promesses. Rien que pour l’agitation à la gare, y compris les moins agités qui dorment à même le quai, ça vaut le détour. On regagne ensuite notre train, il est comme dans les reportages. Confortablement installéEs sur notre petite couchette, on regarde tout ce qui se passe autour de nous. Il en sera ainsi des 12 prochaines heures. Le voyage tire un peu en longueur sur la fin mais on traverse quand même de beaux paysages luxuriants et verdoyants. Des forêts, des forêts et encore des forêts, quoi. Des forêts comme celles du Livre de la jungle. Avant ça, il y a eu la sortie de Mumbai, moins glamour avec ses habitations de fortune au bord des voies, ses déchets et ses convois régionaux bondés. Dans le wagon, on s’amuse de voir défiler sans cesse les vendeurs de thé et nourriture dont le nom nous échappe complètement. On se goinfre de tout ce qui passe en commandant sans savoir ce que c’est. C’est pas cher et plutôt savoureux.
Puis finalement, on atteint de nuit la gare de Pernem et le moment des retrouvailles est venu.
S’en suit une soirée arrosée pendant laquelle on comprend rapidement qu’il faudra faire une croix sur le vin pour le mois à venir, vu ses notes de « tord-boyau » bien longues en bouche. L’Italie semble tout à coup très loin ! On découvre ensuite la chambre qui sera la nôtre pour le mois à venir. Christine n’a pas la place pour nous accueillir chez elle et nous a donc trouvé un petit nid dans une maison à deux pas. Comme elle héberge une quinzaine de chiens, on n’est pas mécontentEs d’avoir un espace à nous.
A partir de là, on peut dire qu’une jolie routine s’est installée. Il y a eu quelques sessions de surf matinales pour Philou, des cours de Iyengar pour Valou, des coups de main divers et variés à la maman et à son employé Yogesh, qui étaient en train d’ouvrir une boutique, des sessions de plage, des balades sur la plage, des couchers de soleil, de la lecture, une ou deux virées en scooter, des apéros, une chute mémorable et douloureuse lors d’un cours d’acroyoga qui a paralysé Valou pendant deux jours et qui lui a valu des douleurs pendant deux semaines. On adopte le style tongs – t-shirt – maillot de bain, on boit des jus de fruits frais et de l’eau de coco dans des bars aux noms plus farfelus les uns que les autres, on tripote les étoiles de mer et les petits crabes échoués sur le sable et la vie est belle. Autre rituel impossible à rater : tout se passe à la plage et c’est là aussi que juste en se posant à un endroit, on peut admirer des énergumènes en tous genres qui s’adonnent à la danse extatique, au nordic walking directement dans la mer ou qui pratiquent des techniques de méditation tout à fait inédites. Fou rire garanti !
Etant baséEs à Arambol, on a pris le temps de découvrir les différentes parties du village, principalement à pied et par la plage. Puis aussi les villages alentour. La région est très touristique. Goa est le plus petit état de l’Inde et vit en en grande partie grâce et à cause des Russes qui investissent en masse ses plages en hiver. C’était un refuge de hippies dans les années 70 et aujourd’hui, la consommation d’alcool y est plus facile que dans le reste du pays. C’est aussi le seul endroit du pays où on peut se baigner en maillot de bain.
Du coup, on s’est pas mal imprégnéEs de ces relents de babacoolisme, regardant tour à tour les noix de coco pousser, les écureuils courir dans les palmiers ou les singes jouer. La saison démarrait pile pendant qu’on y était et on a vu jour après jour les restos de plage pousser comme des champignons. On a aussi vu la plage se remplir et la première haute saison post-covid devrait être assez satisfaisante.
Malgré cette grande communauté russe, on a quand même eu une bonne dose d’Inde. Goa reste malgré tout très indienne à certains égards : femmes en saris, des gens qui marchent à pieds nus et qui vont aussi en scooter comme ça, des villes certes petites mais assez chaotiques, des vaches de toutes les formes et de toutes les tailles. Mais surtout de très grande taille en fait. Une cuisine épicée, du sel dans la limonade et des oignons au petit-déjeuner. Des temples hindous kitsch et parfumés, des gens qui hochent la tête de gauche à droite pour dire oui, une façon de parler l’anglais difficile à comprendre. La vie est peut-être un poil moins « dure » à Goa que dans le reste de l’Inde, mais elle reste assez authentique et parfois à des années-lumière de nos quotidiens. On s’est bien marréEs, on a beaucoup aimé, on repart avec des images plein la tête et on était contentEs de voir Christine. On a maintenant le regard tourné vers une autre belle étape, dont on s’est beaucoup réjouiEs : Népal, here we go !