On quitte l’île de Koh Jum en bateau sur le coup des 8 heures du matin. Trajet d’une demi-heure sur une grande embarcation puis on prend un transport difficilement descriptible. Valou appelle ça la « bétaillère », une espèce de camionnette avec un pont couvert et des banquettes et des barres métalliques pour s’appuyer et se tenir.
Le tout ouvert sur les côtés, histoire de bien avoir les cheveux dans la figure en roulant. Mais au moins, ça évite la clim’ et il n’y fait pas trop chaud.


On arrive à Krabi, dont on nous a dit autant de bien que de mal. C’est une ville thaï tout ce qu’il y a de plus standard mais qui est quand même touristique puisqu’elle sert de base pour rayonner dans la région. A l’ouest, il y a Ao Nang, une très belle plage super réputée pour ses falaises qui tombent dans la mer. Les plages de Railay ne se trouvent pas loin non plus, accessibles uniquement par les eaux. On reste 3 nuits dans un petit hôtel à la gérante très rigolote et gentille. On passe une journée à Ao Nang. Le contraste avec Krabi est saisissant. Ao Nang, c’est comme Phuket, que des touristes, des restos bruyants et kitsch et des salons de massage. Il faut avouer que la plage vaut le coup, mais on déchante complètement en voyant la quantité de bateaux, leur fumée, leur bruit et le nombre de leurs allées-venues dans la baie. Tous trimballent des gens vers ce fameux Railay, qui se situe pourtant dans un « parc national ». On comptait y aller nous aussi mais en voyant ce trafic, on renonce. Et on se contente d’un somptueux coucher de soleil, mémorable, sur la plage d’Ao Nang, en compagnie de centaines d’autres personnes, c’est la très haute saison !




Krabi, elle, nous plaît bien par sa taille moyenne, son mélange équilibré touristes/population locale, son « night market » qu’on fréquente assidument pour manger tous les soirs. Cette partie de la Thaïlande est connue pour ses paysages de collines karstiques recouvertes de végétation. C’est très beau et la première fois qu’on voit ça. Depuis Krabi, on grimpe jusqu’à un temple perché sur l’une de ces collines et qui offre une superbe vue. L’endroit est assez prisé, il y a des singes et les mêmes statues de moines vieux et frêles que partout ailleurs.
« -Quelle est la capitale de l’Allemagne ? » « -A cette époque de l’année, ce doit être Khao Lak ! »
Puis on prend le bus vers Khao Lak, au nord-ouest. Enfin, on essaie d’attraper le bus puisque le service de taxi (vendu d’office avec le ticket de bus) qui devait passer nous prendre à l’hôtel semble nous avoir oubliéEs. On patiente un peu, mais l’heure avance et finit par dépasser l’horaire de départ du bus. Donc on commence à marcher vers la gare routière, qui par chance, n’est pas si loin. S’en suivent des discussions animées avec la bande de zouzous (probablement sous substances) qui nous a vendu les tickets. Ces zouzous qui prétendent qu’on les a appelés la veille pour modifier l’heure du trajet. Pas du tout en fait. Donc le bus est déjà parti depuis une quinzaine de minutes. « Don’t worry, no problem », nous affirme-t-on pourtant. Une solution se dessine rapidement : l’un des zouzous nous embarque dans sa voiture perso et parvient à rattraper le minibus en roulant vite et mal. Voilà voilà.
Khao Lak rime avec retour du côté de la mer d’Andaman. Il y a pas mal de gros et beaux resorts, beaucoup d’AllemandEs, beaucoup de retraitéEs et des plages longues, assez sauvages au demeurant et ganz ganz schön. Avec des petites montagnes en arrière-fond, l’occasion d’une marche jusqu’à une cascade dans un décor de jungle incroyable. On peut même se baigner là, de quoi se rafraîchir un peu parce qu’il fait tellement chaud. On a la chance d’observer des papillons et des oiseaux aux couleurs magnifiques. Le reste du temps à Khao Lak, on se balade sur et on traîne à la plage.

Avouons qu’on s’est pris une petite claque niveau tourisme de masse dans le sud et qu’on n’a plus trop envie de fréquenter ce genre d’endroits. Aussi, nos sacs sont trop lourds, on en a marre de passer du temps à chercher des hôtels un jour sur deux. On se résout donc à passer davantage de nuits dans une ville moins touristique. Ce sera à Chumpon. Comme escompté, la ville n’est en effet pas dingue mais il y a quand même de quoi se divertir. On déniche complètement par hasard le meilleur salon de massages de tout le séjour. On loue un scoot pour deux jours et on explore les alentours. La côte est assez belle, les plages sont tout à fait agréables, beaucoup plus vierges par contre. A choisir, on préfère ça. L’eau est toujours aussi chaude, comme partout, elle doit avoir 30 degrés. Il y a aussi des restos mais ils sont vides, pas mal d’établissements fermés ou à l’abandon. La zone doit avoir pas mal été sinistrée par le covid ou par le succès d’autres régions plus au sud.
Il y a toujours autant de cocotiers et de palmiers, ceux qui sont cultivés pour l’huile de palme. Des quantités affolantes en fait. On apprend que la Thaïlande figure parmi les principaux producteurs de cette fameuse huile de palme. On voit pas mal de bananiers, aussi. Pendant qu’on vadrouille, on croise quelques autres étrangers/-ères mais globalement, on se sent plutôt seulEs.



Chumpon et puis s’en vont
Les 5 nuits à Chumpon finissent par passer puis vient le moment du train jusqu’à Bangkok, d’où on rentrera en Europe. On aurait pu prendre le bus, plus rapide, mais on a bien aimé le train et on souhaite en profiter encore. Au point de se retaper presque 12 heures de trajet pour 500 kilomètres environ, dans le même genre de wagon sans fenêtre et plutôt bruyant. La journée est fatigante et on arrive nazes dans la gigantesque Bangkok. Après une énième galère végétarienne pour trouver à manger, on se couche dans une chambre qui donne sur un périph’ au trafic intense une grande partie de la nuit. Comment fait-on pour vivre dans ces endroits ?
Ce deuxième séjour à Bangkok doit avant tout nous permettre de voir un ami de longue date de Philou qui s’est établi dans la capitale. On a donc rendez-vous avec Ian dans l’un des kebabs qu’il a ouverts sur place. Super lunch et début d’après-midi avec lui, des bières artisanales, ça nous manquait ! ça fait drôle et plaisir de discuter. Il doit ensuite s’absenter un moment pour le travail et nous envoie dans un joli parc à côté duquel il y a aussi un marché couvert complètement déjanté. On le retrouve ensuite pour boire et manger (histoire de varier !) et c’est parti pour un bon gueuleton indien aux pieds d’un hôtel de 1200 chambres, le tout dans une chaleur étouffante même la nuit tombée. Décidément, Bangkok, c’est fou !
On se couche un peu tard, on se réveille un peu tôt et on se fait pousser vers la sortie, check out oblige, à l’hôtel. Il est 11 heures, l’avion est à 19 heures mais on est chargés et on n’a plus de sous alors autant aller directement à l’aéroport ! Une dernière journée peu productive donc mais qui permet de tirer un petit bilan résumé ici par :
- La Thaïlande, c’est beau (genre vraiment beau) mais le tourisme y a fait trop de ravages écologiques et sociaux et ça sera compliqué de revenir en arrière
- L’appellation « pays du sourire » ne nous semble pas vraiment appropriée. On a plutôt senti que si on te sourit, c’est qu’on va te la faire à l’envers. Et qu’au-delà des échanges marchands, les Thaïs ne s’intéressent pas vraiment à leur prochainE. Après, y’a pas à tortiller, la barrière de la langue n’aide pas…
- L’hiver en short et t-shirt, on y prend très vite goût, c’est la classe !
- Le voyage sac à dos, c’est chouette mais on regrette trop l’indépendance du van et certains des conforts qu’il nous offre
- De quelle manière que ce soit, mais en sac à dos surtout, il devient de plus en plus compliqué de voyager sans internet ni smartphone. On est les premiers à utiliser ça mais ça modifie vraiment la donne et nous pousse à être encore plus connectéEs. Faut-il « se forcer » à voyager à l’ancienne ou lâcher l’affaire et vivre avec son époque ? A voir comment ça évolue !