Bleu Calabre et vert Ombrie

L’ordinateur qui lâche, ça donne une bonne raison supplémentaire de repousser les prochains articles! Est-ce qu’on a moins de choses à raconter? Moins envie de le faire? C’est le retour en Europe qui rend l’aventure moins folle? Un peu des trois, ma capitaine.

Le temps passé en Italie reste très cool, mais nous fait retomber encore et toujours dans les mêmes débats. Faut-il céder à une énième visite touristique, ou rester à l’écart des sentiers battus au risque d’en faire et d’en voir moins? Est-ce qu’on roule trop? 

On sent aussi une certaine fatigue face au schéma « s’intéresser à une région – lire là-dessus – regarder la carte, étudier la route – chercher un endroit où se poser qui soit à la fois confortable et stratégique – recommencer ». On est dans ce pays pour plusieurs semaines, plusieurs mois encore et il est difficile de trouver un rythme et un itinéraire.

Au niveau des rencontres, on ne croise désormais plus que des vacanciers/-ères. Les voyageurs/-euses deviennent une denrée rare. Ça aussi, ça change l’état d’esprit. 

Quand ces pensées nous envahissent, on se rappelle de la chance qu’on a, on se remet à apprécier les petits bonheurs. 

Une chose que nous aura vraiment permis ce voyage: prendre conscience de nos privilèges et réfléchir à ce qu’on veut en faire! Et le temps finit toujours par passer très vite, on se dit qu’une telle période ne se représentera sûrement pas dans notre vie! 

La dernière traversée

On rejoint donc le continent européen par ferry depuis Messine. Le détroit est très…étroit. Quelques kilomètres à peine. La traversée ne dure donc qu’une vingtaine de minutes. Nous voilà en Calabre, un nom évocateur pour une région dont on ne connaît en fait pas grand-chose. On teste quelques plages. La première est très longue mais pas incroyable. Le turquoise de l’eau contraste avec le gris du ciel, encore chargé de pluies qui tombent à peu près tous les jours. 

On a trouvé une exploitation d’olives à aller visiter. Tour du propriétaire avec l’un des trois frères exploitants, qui nous accueille habillé comme un businessman. On est loin de l’image du fermier en botte! Promenade au champ d’abord puis dans les hangars où se passent toutes les étapes de production. Cerise sur le gâteau, la visite se termine par une dégustation durant laquelle on essaie de reproduire les bruits de bouche bizarres de notre hôte pour faire ressortir les saveurs de l’huile. Le domaine est on ne peut plus moderne et on peut se faire une bonne idée de ce à quoi ressemble l’agriculture 2023. 

La bouche pâteuse mais bien huilée, on repart vers la côte, où on arrive juste à temps pour un splendide coucher de soleil sur les îles éoliennes. On passe la nuit à Capo Vaticano, perché sur une falaise. Au réveil, les îles éoliennes sont encore là et on jumelle celle de Stromboli pour apercevoir les fumées du volcan. En regardant à l’ouest, on peut en même temps voir encore la Sicile, et son Etna toujours sous la neige. Quel panorama! 

Prochain stop un peu dans le même décor. Tropea, sa vieille ville aussi sur une falaise, ses maisons dont on redoute la chute dans la mer. Tropea, c’est aussi une plage paradisiaque. C’est surtout une AOC sur les oignons rouges, que certainEs ont exploité jusqu’à imaginer…une glace à l’oignon. Le glacier chez lequel on s’est arrêtéEs pour une classique boule Pistacchio a eu la gentillesse de nous faire goûter ce parfum étrange. Et ben c’est vraiment étrange! 

Les jours suivants, c’est sur la plage que ça se passe! On ressort les raquettes en bois et les maillots. Première baignade digne de ce nom dans une eau si belle qu’on ne peut résister à y entrer. C’est très très frais, mais qu’est-ce que ça fait du bien! 

On achète une botte de ces fameux oignons puis on part vers une source d’eau chaude pour continuer à barboter.

Après ça, direction le Parc national du Pollino, dans les terres et à cheval entre la Calabre et la Basilicate. Objectif: randonner et renouer avec la « montagne ».

La météo n’est toujours pas au top, notre motivation à tenter le diable et se les geler non plus. On se contentera donc des contreforts du mont Pollino: Rotonda et son animation du samedi soir (ainsi qu’une autre AOC, celle de l’aubergine rouge!), de l’escalade avec une horde d’ItalienNEs sous tente et une balade hors du temps dans des hameaux loin de tout.

Le groupe de grimpeurs/-euses mis à part, on trouve les indigènes toujours très sympa. Plus que poliEs, iels se montrent très serviables et prennent en général le temps d’échanger trois mots. 

On roule encore un peu en Calabre avant de monter bien plus au nord. C’est qu’on a repéré une foire de métiers d’art à Florence. La route se fait en plusieurs jours. Par l’autoroute (majoritairement gratuite!) jusqu’à Naples, puis par les « SS », strade statale. Comme on a encore un peu de temps, on passe par l’Ombrie où Philou a localisé un site d’escalade. C’était sans compter sur un chevreuil crevé, toutes tripes dehors au pied des voies ni sur des voies usées par le passage dans une face en train de se décrocher…

Pas grave, heureusement que le village à côté est magnifique et peut même se targuer d’avoir un musée des momies. On remplace la grimpette par une rando, plutôt réussie pour une fois, si on fait abstraction du face-à-face tendu avec 3 gros chiens qui gardaient un troupeau de vaches tout aussi énormes! Mais le paysage, le calme, les renards et le tiramisú maison dans un bouiboui improbable, tout le reste était trop super! 

L’Ombrie, ça semble être la Toscane en plus sauvage, plus préservé, plus calme. Des cyprès sur des collines, des maisons cossues en pierre, encore et toujours des oliviers et des vignes. On regrette presque d’abréger pour devoir avancer vers Florence.

En chemin, les villes d’Assisi et Perugia nous font de l’oeil alors qu’on ne s’y arrête pas. Encore une région riche d’histoire… 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :